samedi 31 août 2013

Sommaire d'Août 2013 -8.


Le Viager cévenol. 1956 ou 1957. Eliette réussit son viager à la  perfection.

Una Storia Importante. Ce n'est que l'histoire de Rolando. Oh, une petite histoire. Ecrite par le Maître, lui-même de 85 ans passés et corrigée par Patrick P., l'auteur de C'est Beau Paris. Et qui refuse encore, sous peines de poursuites... (Ndlr).

Dis-moi tout ! Comment veux-tu que je parles de toi ? En bien... en mal ? Dis-moi vraiment tout. 

François, mon coco ! Pour bien expliquer que notre Présidence de la République Française n'a rien de mieux à nous proposer qu'un bon coup de gourdin pour ce vilain de Bachar, le syrien. Les retraites ?... bof ! 

Ah ! la première fois ! Pourquoi pas ? Est-on plus respectable, la deuxième fois, ma chère ? C’est bon aussi, la première fois.

Un radar normand en bienvenue ! Les radars français sont tous dans l’illégalité, ces faux témoins aux mesures approximatives. Que font les flics et la justice ?

Eu, la royale normande ! la dernière des trois villes soeurs avec le Tréport et Mers les bains. Vous dites que c'est la première ? La deuxième des trois ? Va savoir. Et un concert d'orgue et violon. 

Pastoralisme touristique ! Quand nos élus conjuguent agro-pastoralisme avec tourisme, dans l'esprit de l'inscription des Causse & Cévennes au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Merci, les p'tits gars pour nous et pour eux. 


Le crobard du vendredi. Ah les filles de la Rochelle. Les belles socialistes !


Salut les gourmets. La liqueur de coquelicot qui est un petit pavot. Pour l'an neuf ! 


Le loup de la Grande Armée ! Le loup, partant à la chasse en 1802 fut remplacé en nos Cévennes par Messire Sanglier. Qui se croisa avec les cochons, quoiqu’en disent les gentils chasseurs. Que du malheur.

Un évènement rarissime ! Il s’agit tout bonnement de la naissance d’une étoile. Qui sera le sujet d’une grande joie, n’en doutons pas, pour Noël prochain.

Mers les Bains. La picarde. La plus jolie petite ville du monde. Une fresque qu’aurait pu dessiner René Bouschet.

Le crobard du vendredi. Le réchauffement climatique modifierait une re-Création, en pommes plus sucrées, Adam et Eve moins gênés par leur nudité. Dieu se pose quelques questions existentielles.

Socrate piégé. -6. Socrate, le gêneur ne pouvait se sortir du piège dans lequel ses accusateurs, ses juges, la procédure et sa croyance en la Justice le mettaient. Et certainement aussi, sa grande gueule.

Le procès de Socrate. -5. Un procès inique, de classe, fabriqué pour obtenir la mort.

La parole enchantée -3. La parole est faite pour dire n’importe quoi. C’est ainsi. La preuve ? Ce blog.

La parole en cachoterie -2. Ma mère, Fatima qui ne savait ni lire ni écrire, tout juste signer, mais qui possédait un art consommé de la dialectique. Redoutable !

Le crobard du vendredi. Premières arnaques en médicaments vendus sur Internet. Ben, oui !

Avec les premiers raisins bien mûrs. Les raisins à l’alcool. Une fois la préparation terminée, il reste un peu d’alcool. Alors, tu n’es pas obligé de le garder pour l’année prochaine, vu qu’il s’évapore aussi vite que tu ne le siffles. Cette évaporation s’appelle la part des Anges. Triquons, que diable  !

Le Tréport en Normandie. C’est une histoire de pommes de terre, une écharpe posée en 1940 sur le sein de Thérèse pour protéger la Normandie des Doryphores. Certains rigolent encore, en pensant à Thérèse.

Le crobard du vendredi. Un pull «Chômeur» à 285 euros. Faut l’oser. Un con l’a fait. Un autre, acheté. Un dernier, dénoncé. Dans ce blog. 

De la Démocratie ! La démocratie ? Belle idée. Mais, quand même, faut la protéger de tous ces dictateurs et religieux. Même du pape. Youssef propose pour sauvegarder nos fondements, le bon gros gourdin d’un gentil dictateur. Ou de l’Armée.

Le viager cévenol !*


J’ai longtemps cru, lorsque j’étais jeune, que le viager était un jardin, un verger...

...ou quelque chose de ce genre qui produisait des fruits parce que, dans notre rue, durant quelques mois au milieu des années 1950, il ne fut plus question que d'usufruit.
Ma mère, madame Bastide, Mesdames Charvieu, Fernandez, Garcia et toutes les commères (1) de la rue causaient à voix basse. En conspiratrices au sujet du viager d'Eliette. 
 (1) Commères pris dans le sens de même mère, il importait de le signaler. Ces dames ne se gênaient pas, toutes, de nous corriger ou nous récompenser. C'était le bon vieux temps de l'éducation partagée.

Monsieur Bastide ne voulait rien savoir de l'affaire, je crois, encore moins monsieur Charvieu, le taiseux. Quand à Monsieur Pelatan, il semblait au courant de rien, ou faisait semblant, ou ne savait rien puisque, veuf, il vivotait tranquille entre son pastis maison, l'apéro au bistrot et sa pétanque d'après-midi aux Châtaigniers. 


Il n'empêche : cette histoire d'importance mettait nos dames en joie et, tant qu’à causer, on fait de mal à personne, pas vrai ? Alors, pourquoi s'en priver ?

-Chè ! Ou chè ! (du kabyle : Bien fait ! Très bien fait). C’est ainsi que s'exprimait ma mère. Et les autres mamans semblaient comprendre le kabyle, puisqu'elle riaient aux larmes.

Il était une fois… oui, une fois car cette histoire commence comme celle de Cendrillon. Sachez, gentil lecteur que, dans les années 50, les femmes restaient à la maison occupées de leur maisonnée, toujours habillées en pauvresses, tablier sombre en uniforme. Point de manucure pour ces mains calleuses, dures au travail, pour ces dames ni coiffées, ni pomponnées. Ou, si rarement, sauf à l’occasion du dimanche.
Les hommes, n’étant pas en reste, travaillaient dur comme tout cévenol avec leurs deux métiers au moins et ne faisaient pas long feu.

Elever une famille à moins de 15 heures de travail par jour ? Impensable. Ou alors, il fallait rester célibataire, la honte pour tout homme du village car, ce qui faisait la fierté et la richesse d’un homme était d’établir sa maison. Et point de maison honnête sans une femme à demeure. Si en plus elle était sérieuse, travailleuse et économe et vous offrait une belle et nombreuse lignée alors, le bonheur était assuré.

La fierté de tout jeune homme, au sortir de l’école, était de prendre épouse, devenir bonnetier. Puis, tous se faisaient maçons après leur journée de travail, il le fallait bien. Ou boulanger et coupeur de bois pour alimenter le four à pain, monteur de murs en pierres sèches des traversiers, le dimanche, après le culte ou la messe, cultivant un potager et soignant son arpent de vigne et d’oliviers. 
Plus, de temps à autre, ramener une lièvre (2) chassée ou braconnée et quelque truite du ruisseau. Certains élevaient aussi un cochon.
(2) le lièvre est toujours féminin par ces contrées. C’est ainsi.

Les hommes trimaient dur. Mais les femmes, pas encore libérées par les robots domestiques, cuisinaient, lavaient, repassaient, nettoyaient, aidaient aux devoirs du soir, jardinaient, économisaient, soignaient les enfants et le mari du soir au matin, sans congé aucun et si peu de plaisir durant toute une vie. Alors, la rigolade et les sorties du samedi soir, le bal, les fêtes votives, il n’en était jamais question. Et l’on ne s’habillait que pour le culte ou la messe et, de temps à autre, pour les élections ou les démarches administratives.
Effectivement, avec cette vie d'enfer qui ne laissait aucun répit, l’aide de Dieu n’était point superflue. Dieu était fait pour les femmes. Le bistrot pour les hommes. C’était leur seul réconfort.

Voilà notre Eliette posée dans son décor ancien car, il est bon de rajouter que son manoeuvre-maçon avait eu l’idée saugrenue de mourir jeune, en excellente santé, et sa mort fut bel et bien constatée par le docteur Tessan avec le permis d’inhumer mentionnant : "mort naturelle". 
A moins de quarante ans, la nature a bon dos.

Alors, durant quelques années, Eliette se fit femme de peine chez de bonnes gens de la paroisse qui eurent pitié de sa misère. Et, tant bien que mal, elle vécu seule dans la grande maison que son mari lui avait léguée de ses ancêtres. Et peu d’argent.
On ne sut jamais pourquoi elle ne pensa à se remarier. Un oubli de sa part ? La faute à pas de chance ? Sa timidité maladive ? Pas assez d’hommes libres dans l'entourage de la Chapelle évangélique, des scrupules à séduire un homme marié ?
Personne ne sera jamais en mesure de nous éclairer là-dessus, mais c’est ainsi qu’elle vécu seule, à l’écart de tous.
Peut-être bien qu’à plus de 40 ans, Eliette se sentait trop vieille pour plaire aux hommes. A tout le moins, un seul aurait pu lui suffire. Mais c’était la volonté de Dieu.

Il est bon de savoir qu’à cette époque, pas si lointaine, les femmes vieillissaient bien plus vite qu’à nos jours et les hommes avaient la fâcheuse idée de s’en aller bien plus tôt. Non, non : pas en divorçant. On se supportait à cette époque, sans mot dire. On s’en allait tout simplement en mourant, jeune, dans la fleur de l’âge. Et les femmes s’en étaient accommodées tant bien que mal en survivant. Mal. Mais en vieillissant à petit feu, comme quand la braise couve encore et que nul n’arrive à raviver la flamme, faute de bois à brûler.
Et puis, même avec du bois sec, il aurait fallu un petit souffle pour rallumer la vie. Et je pense qu’Eliette avait donné sa part à la misère et, qu’entre un mari tout neuf et une vieille solitude, elle n’avait pas hésité.

Eliette s’était consumée doucement, à petit feu et se cassait tous les jours un peu plus. Qui aurait pu deviner si cette vieille avait pu être un jour jeune, belle, désirable, dansant au bal, ayant des amoureux ? Avait-elle été mariée ? Eu des enfants ? Personne ne la visitait et tous s’étaient accoutumés à sa solitude. Même elle.
Et, tous les deux jours, vers les onze heures trente, elle faisait son petit tour dans la rue. De l’épicier au boulanger, ici un quart de pain, là des lentilles au détail, une petite salade, son litre de lait et un fromage de chèvres. 

Et, toujours courbée, le regard au sol, marchant à pas feutrés, glissés, Eliette sortait, sauf les jours de pluie ou de grand vent du nord qui s’engouffrait dans cette rue en enfilade, telle petite souris qui s'étiolait.
Derrière la maison, elle avait un petit potager et un poulailler qu’elle avait cédés au fils de l’épicière contre la fourniture de légumes et d’œufs. Elle possédait encore un cerisier et un reine claudier pour ses confitures et, au fond du jardin, un figuier.

Le soir, à la cheminée, Eliette ouvrait sa Bible sur laquelle elle avait noté les dates de naissance d’elle, de son mari, de sa mort à lui, de leur baptême à tous deux, comme on faisait aux temps anciens en ce pays de raïols, les royaux. Alors, elle ouvrait le Livre saint au hasard, sur un passage, le méditait, puis restait de longues minutes à contempler le feu, son seul luxe.
Les raïols étaient ces parpaillots, ces protestants, ceux de la R.P.R (Religion Prétendue Réformée), ou les Gorges Noires. Raïol, de Royaux ! Parce que restés toujours fidèles au Roy de France. Surtout pendant la Fronde. Pour le remerciement qu’ils en obtinrent…

C’est ainsi que je l’entrevois aujourd’hui, la Eliette. Mais je n'avais que 11-12 ans en ces temps-là.
Et puis, à force de passer dans la rue toute cassée, toute envieillie et habillée en pauvresse, l’idée d’un viager germa dans l’esprit d’un notable qui avait une maison de rapport dans la rue. Il s’enquit discrètement auprès des voisins et on le vit traîner bien trop souvent, faisant ses emplettes dans les deux épiceries et la boulangerie. Mais, personne ne s’expliquait pourquoi un Monsieur bien mis pouvait traîner dans le quartier et saluer, bien poliment, les plus pauvres de la ville.

Un jour, tel un coup de tonnerre dans le ciel serein de notre petite rue tant encaissée et sombre, on vit une nouvelle Eliette. Une apparition. Etait-ce la même personne, sa jeune sœur ? Personne ne pouvait en croire ses yeux. Un miracle venait de s’opérer : la vieille avait rajeuni tout à coup, s’était redressée comme par miracle, ses lunettes avaient disparu. Son regard avait changé, sa coiffure et son visage aussi : Eliette avait peint ses lèvres d’un rose à lèvre qui la rendait jolie. Belle même. Et tous les hommes de la rue commençaient à la regarder. Et même les enfants...

Les mamans de ma rue se mirent à lui faire la gueule, à l’Eliette. Et on ne sut jamais pourquoi. Mais, quand Eliette alla se faire aimer dans une autre ville et disparut à l’horizon sans plus donner de nouvelles, toutes les femmes de ma rue se mirent en joie et commentèrent à qui mieux-mieux :
-Le viager ! Le viager d’Eliette !...

La plus en joie fut ma mère qui espérait que le viager qu’avait contracté Eliette durerait, mais durerait longtemps. Longtemps. Toute la vie même !
-Chè ! Ou chè !
-Pourquoi dis-tu que c’est bien fait, maman ?
-Parce qu’Eliette a réussi son coup. Il la croyait foutue, proche de la mort ! Tu as vu Eliette ?
J’avais vu Eliette. Son viager lui rapporterait longtemps.
Je crois que maman Fatima, et toutes les femmes de la rue du Pont, devaient ainsi se venger des misères subies, non ? Comme si Eliette avait gagné à la Loterie et les faisait rêver. Qu’en pensez-vous ? 

De mes Cévennes, le Dimanche 25 août de l’an de Grâce 2013. 

mercredi 28 août 2013

Une storia importante - 1

Fin mars 1931, départ de la Croisière Jaune d’André Citroën.

Premier septembre, deux aviateurs français, Coste et Bellonte réalisent la première liaison Paris-New York sans escale à bord du Bréguet 19 (le Point d’Interrogation, c’est son nom).Paris, douzième arrondissement, cette après-midi du mardi sept juin mille neuf cent vingt huit, à vingt heures trente huit. Une chaleur moite planait sur la capitale. Une odeur de poisson pas frais venant de la petite halle, à l’angle de la rue de Montreuil et du faubourg Saint Antoine, face à l’hôpital du même nom, se répandait dans le quartier.


Deux commerçants, un peu éméchés ou ne supportant pas les effluves marines ou tout simplement la chaleur de ce mois d’été, se querellaient à propos d’une place de marché que l’un s’était approprié sans demander l’autorisation à l’autre.
L’un d’eux, le plus petit, insultait l’autre, le plus gros, un boucher probablement à cause de son tablier blanc taché de sang et de son crayon sur l’oreille et lui donnait des noms d’oiseaux.
Un volailler qui se trouvait tout près, croyant que ces annonces lui étaient adressées se mit à injurier le mince qui, prenant peur, s’enfuit en courant, bousculant dans sa course un vieux monsieur qui passait par là et lui fit tomber la cigarette papier maïs et son chapeau melon.
                                                   
***
Le sexagénaire se baissa, ramassa sa galure et laissa sa clope se consumer au sol. Il venait de Montreuil pour aller voir sa fille à la maternité. Il pénétra dans l’hôpital tenu par des bonnes sœurs. Un grand hall s’ouvrait à lui avec ses plafonds magnifiquement sculptés à plus de quatre mètre de haut… seulement? Puis l’escalier, tout aussi grandiose l’emmenait au second étage, là où se trouvaient les futures mamans.
Dans une chambre lugubre, aux murs blancs pisseux où la peinture se décrochait par plaques et s’écrasait au sol avec fracas, une odeur de formol envahissait les lieux. Deux infirmières et une sage-femme se pressaient autour d’une jolie femme brune qui était en plein travail d’accouchement. Vingt deux heures, des cris de douleur sortaient de sa gorge, un enfant naissait.

Permettez que je me présente:
Roland, Georges, PANEZI, né de… Marie-Rose DUPIN et de père inconnu, mais connu par les bistrots alentours, absent pour reconnaître son fils mais présent en Italie pour raison de santé.
Bravo, le gars !!! « Il me reconnaîtra trois mois plus tard, le vingt quatre août ».
Je suis un beau petit bébé, je mesure 53 centimètres et pèse 3 kilos 5.

Après être resté bien au chaud pendant 9 mois, dès la sortie du ventre de ma mère, je vois une grosse et laide bonne femme qui me prend par les pieds et qui m’allonge une fessée. Qu’ai-je fait de mal pour être frappé de la sorte ? Rien ! Mais la revoilà qui me tabasse de plus belle, la grosse vache : là, je n’en peux plus et je pousse un hurlement, un cri de douleur. Ca y est, elle ne me tape plus, la moche. Elle a eu peur, peut-être et c’est tant mieux.
Je me calme tandis qu’elle me nettoie sommairement et me rend à ma mère qui me donne le sein qui tombe bien, car j’avais faim.

Pendant ce temps-là, dans le monde….
24 novembre 1929, mort de Georges Clémenceau. Un tigre rentre ses griffes, titre le PETIT JOURNAL.
Du 2 au 5 mars 1930, des inondations dévastent le sud-ouest de la France faisant des victimes.

De le Vigan. Pour Rolando, GPK, Roland PANEZI et René BOUSCHET.
Suite au prochain épisode.

Dis-moi tout* !


I am what I am !...
Je n’ai jamais aimé ceux qui disent du bien d’autrui. Je les trouve aussi médisants que ceux qui ne disent que du mal de Pierre, Paul et Jacques. 
Longtemps, je n’ai su pourquoi.
Maintenant, je sais.

Lorsqu’on dit du bien ou du mal de son prochain, on ne fait que parler de soi. De soi. Encore de soi, toujours de soi. Que de soi. 
Ras le bol, quoi !

-Je le trouve particulièrement doué…

Et, Rolando qui se fait dur d’oreille, le temps ne faisant rien de bon à l’affaire, me fait répéter :

-Qu’est ce que tu dis, Gilou ?
-Qu’il est particulièrement doué !

A quelques temps de là, en une heure de grande écoute et de pastis, l’absent devenant, à son insu, sujet d’une discussion plus que passionnée et passionnante entre présents, cela s’entend :

-Dis, Américo, il pète les plombs, le Gilou.
-Comment, çà, Rolando ?
-Il parle comme les rois. A la troisième personne.
-Explique…
-Ben, il dit, en parlant de lui : Il est particulièrement doué ! Ce n’est pas Dieu possible. Il pète une durit, hein, ces temps-ci, t’as pas remarqué ?
-Tu es sûr que tu as bien entendu ?

Américo, pour ne pas le citer Nous fit part, après un repas bien arrosé d’un vin de Laudun délectable des craintes de l’ami Rolando. 
Effectivement, à bien y regarder, Nous, Gilou, parlions de René BOUSCHET que Nous trouvions particulièrement doué. Cernant au plus près la vérité, disions qu’à Notre humble avis René tutoyait le plus que parfait ! Quand à Rolando il Nous aura sans doute mal entendu, mais parfaitement compris.

Sachez, je le répète pour Rolando, que  je préfère les taiseux, ceux qui ne disent rien sur les autres, uniquement pour ne pas s’envoyer des fleurs. Non qu’ils soient modestes ou timides, ou n’ont rien à dire sur leur entourage mais, pour eux, le ridicule tue. Voilà pourquoi.
Mais, d’un autre côté, pour mes histoires, je préfère ceux qui parlent, même si c’est pour leur propre justification et leur propre gloriole.

Comme dit si bien l’adage berbère : parle-moi d’un homme, je te dirai comment tu veux qu’on te considère.
Mais, attention, cet adage est réversible comme chaussette sale : dis de quelqu’un qu’il est voleur, c’est toi que tu désignes à la vindicte publique. Et ce n’est pas bien de te mépriser ainsi. Tu n’en as pas le droit.

Le Pont d’Hérault-Sumène ce 29 Août, an de Grâce 2013. Petit texticule de 408 mots. Mais pas plus.