lundi 19 octobre 2015

La robe rouge de Marie.


Ma sœur Marie désirait toute sa part de bonheur aussi, lorsqu’elle rencontra l’amour, pour bien montrer qu’elle était guérie, elle jeta les médicaments qui faisaient barrage à sa maladie, reprit ses textes poétiques et les déclama à son homme. Alors, la douceur revint dans la maison de Marie.

En juillet dernier, Marie épousa Frédéric dans l’intimité la plus stricte, craignant que nous ne lui demandions de reprendre les soins qui, seuls pouvaient la maintenir en équilibre. Et voilà que la maladie revint plus forte. Alors, pour sauver son bonheur elle se soigna, mais avec trop de médicaments.

Ma mère, Frédéric et moi-même avons aimé voir Marie reposer dans cette robe rouge qu’elle aimait tant. Aussi, vous qui viendrez faire quelques pas avec toute la famille pour accompagner Marie PATRICE, épouse de Fred NOURI ce mercredi 21 octobre à St Gély-Cornillon, s’il vous plaît, portez un peu de rouge, cette couleur que Marie aimait tant.

Quant à mon père, il préfère rester sur l’image de Marie, sa fille vêtue de la robe blanche de Marilyn, Marilyn Monroe qu’elle aimait tant.
Mais, robe rouge, robe blanche… c’est encore Marie qui toujours s’inquiétait par ces :
- Est-ce que tu m’aimes ?
- Oui, Marie. Nous t’aimons.
             
À la mémoire de Marie, ma fille,
à la demande de Julie, ma fille,

Gilles PATRICE-KHIAL 

lundi 12 octobre 2015

From Australia, some words !


Mieux disant...  

Anna-Maria, en ses 81 délicats printemps se complaît à m'envoyer une lettre de quatre pages (4) d'une petite écriture tant serrée que cela en fait bien six normales (6) à laquelle il faudra bien donner réponse. Si encore c'était par bateau, ou plus modernement par e-mail. Mais non, on a préféré l'envoyer par air-mail de Cairns, petit bled austral perdu au fin fond des bouts des mondes. Que de fatigue, mais que d'amour, n'est-ce pas ?
Mais, Anna, j'eus préféré l'envoi de ton pli par bateau car l'amour qui prend tout son temps nous fait toujours belle et bonne vie.  

(Pour mémoire, rappelons qu'elle suscita Marjory & George in love du 20 juin 2013, Sofia, gran Dama de Espagna ! du 15 janvier 2014, et Guichet 17. Air France du 21 mai 2014 et plus, dont ce nouveau texte).

De mes écrits de vie, elle est une des sources vives dont j’aime à détourner le cours à l'occasion de nos délicieux quatre-heures, en tout scrabble, tout honneur, pour le seul plaisir de l'énerver :
- Non, et ce n’est pas tout à fait comme je te l’avais raconté.
- M’enfin, Anne, la robe vert-pomme de Marjory, aimes-tu ? Oui, c'est-à-dire ?
- La robe ? Soit mais Marjory n'était pas fashon-victim ! Enfin, je crois...
- Exact, mais un peu plus, un peu moins, et n'avons-nous point aimé la dépeindre ainsi ? Oya !
- Gilles, tu n'es qu'un fâcheux qui ferait mieux de s'efforcer à coller l'écrit à mon discours.

- Toutes excuses. Tiens, quel excellent thé vert que Marjory et George... oh ! ils sont décédés sans hoir. Qui donc se plaindra de mon écriture ? Pas toi, je l'espère !
Et puis, dis-moi, Marjory n’était-elle pas miro et ne conduisait-elle pas comme une folle, sans lunettes, sur les routes du Kent à aimer te fiche des trouilles bleues ? Ne te suis-je point fidèle, et sais-tu…

- Là, d’accord ! Elle me terrorisait. Pour le reste, on ne retrouve qu'une trame élimée de ma narration qui n'est plus mon histoire. Poétique, je le concède, mais avais-tu besoin de rudoyer la réalité ?
Anne-Marie avait raison, sauf qu’à trop serrer l'histoire de Marjory & George à la réalité d'Anne-Marie, elle finissait étranglée*. Et l'art n’y trouvait plus son compte.

Ndlr : Et même si Anne-Marie se fait pénible en ses précisions, espérons que seule l'histoire fut étranglée, à l'occasion.

- Je sais que Marjory et George auraient aimé devenir les héros éternels de leur histoire dont la beauté et la puissance de mon écrit magnifie leur vie.
- Pour çà, je suis convaincu que Marjory t’aurait remercié, embrassé, serré sur son cœur et follement pressé sur son sein, elle qui s'entichait de tous artistes, barbus si possible. Jeunes, aussi, c’était mieux. Oui, elle aimait la compagnie de jeunes gars comme toi. Et beaux mecs... on peut dire ?
- On peut, Anna-Maria, on peut mais c’est trop d’honneur. Flatteuse, va !

- Oh, Anne-Marie, veuille m’excuser pour cette interruption dans l’écriture de ma missive, mais Christine mon amie m’appelle au téléphone depuis Eu, la royale normande.
- Oui,  bien sûr, Christine. Tu ne m’espères pas avant le 20 juillet. Je comprends. Tu ne partirais en Bretagne qu’après ? Mais, je préfère car le 14 juillet aurait été galère sur la route. Non, tu sais que j’aime la solitude. Oui, pour garder tes chats. Et tu me rappelleras dimanche ? Bien. Bisous et embrasse Cobra, Pépette et Gros-Calin.
Voilà qui est fait. A nous deux...

- Je reviens vers toi, Anne-Marie, comme toujours. Que voulais-je te dire ? Ah, oui… Bon ! Tu me racontes ton voyage en Airbus A380, la classe affaire, la coupe de champagne, ton petit coin à dormir, les zones de transit à Paris et à Hong-Kong, tes chaises à porteur, les salles de repos pour pouvoir faire un brin de toilette, les petits repas, ton arrivée à 4 heures du mat’ à Cairns, Australie et impérativement ne pas t’endormir jusqu’au soir pour fêter ton anniversaire avec toute la famille, et je t’en remercie.
Oh, oui, merci, mon amie de cette longue lettre. Et, champagne !

- Par contre, à un moment j’ai tiqué car, en deux-trois lignes tu m’exécutes une rencontre incroyable : un professeur australien venu faire une conférence à Montpellier et s’en retournant au pays.
- Nous avons bavardé longuement, oses-tu, sans ambages.
Oui, tu me sabordes cette rencontre, il n’est pas d’autre mot, et pour clore par :
- C’est extraordinaire, ne trouves-tu pas ?
- Ben, non, je ne trouve pas parce qu’en somme, plus laconique que toi, ma chère, tu meurs. Du sabotage à la Rainbow Warrior. Pas bien, chère, de m’exciter comme un poul sur ses ergots pour ensuite me laisser transi sur le lit d'une page blanche. Pas bien, très chère !

- Et moi, je subodore que si toi, Anne-Marie tu signales si abruptement cette rencontre, c’est qu’il y a anguille sous roche. Parce que, à nous souvenir, Tony, ton mari, n'était-il Maître en Angleterre dans un collège plus que réputé ? 
Mais, dites-nous donc encore, ce professeur australien n’aurait-il pas subjugué la petite Anna-Maria qui aime tant la parfaite culture, la pertinence des discours, l'humaine finesse, la beauté hautaine des arts et des sciences et nos disputes philosophiques élevées au rang des merveilles de l'univers ? Sans compter mon écriture de Prince Charmant ?

- Et, ce n’est pas tout car si, pour en terminer nous nous inquiétions de la beauté de ce professeur ? A surpasser celle de Tony ? Et pourtant, Anna, si nous commencions par reconnaître que, même à 81 ans passés, la beauté et les plaisirs de la vie seraient aussi motivants qu'à vingt ans ? Et l'amour, pas moins, si ce n'est plus ?

Quatre pages (oui, 4) pour en faire six (oui, 6) qu’Anne-Marie m’a fait le plaisir de m’envoyer pour raconter son voyage éprouvant du Vigan (France) à Cairns (Australie), arrivée vers 4 heures du matin le 13 juin, jour de son 81ème anniversaire. Mais 4 pauvres lignes (qui en font quand même 6 en gros) pour nous parler d'une parfaite rencontre... quelle misère, Anna !

Je ne vous raconte pas le Jet-lag et le gâteau croulant sous le nombre de bougies qu’il aura bien fallu souffler. A tant s'époumoner. Non, je ne vous raconte pas, et se tenir éveillée jusqu’au soir pour aller assister aux démonstrations de trompette, et de karaté du petit-fils Alexander. Une sinécure, mais il faut ce qu'il faut. Anna-Maria aura tenu, elle. Mais si... mais, si. 
Et quatre-vingt-une bougies ! Happy birthday, Marie !

Dis, Anna, si tu nous racontais ton professeur des inénarrables rencontres des Airbus A380 de Paris (France) à Cairns (Australie). Quand je pense à toutes ces heures de voyage passées ensemble pour seulement 4 lignes sur 4 pages pour relater un bonheur … c'est mesquin, Madame !

Était-il craquant, le bonhomme australien, cerise sur le gâteau d’anniversaire de tes 81 printemps ou cadeau des voyages qui forment la jeunesse ? Dis-nous donc encore, la belle !