lundi 27 mars 2017

Le Radeau de la Méduse.

En 2012, exécrant Sarkozy, je votais Hollande au second tour. Voilà-t-y pas qu'il nomme Jean-Marc Ayrault premier ministre ? De 2005 à 2006, cet ancien maire de Nantes, le monsieur Propre de sa bonne ville devenait célèbre en fichant tous les SDF jusqu'à leurs pratiques sexuelles. C'était une erreur, reconnaissait-il. Soit, pardonnons, mais espérons qu'il n'aura pas étendu le système à toute la France. 
Ensuite, son remplaçant, le bienheureux Valls crucifia la gauche en se réclamant du socialisme, alors le Pape abasourdi envisagea de s'encarter au Parti Communiste Italien, hésita mais ne le fit pas par peur des représailles américaines dans le temps que Hollande réfléchissait à sa possible reconversion au CNPF.

Certains qui ont lu trop rapidement mon préambule se demandent encore pourquoi notre Grand Timonier n'adoubait pas Hamon, le vainqueur de la primaire socialiste. Jamais, au grand jamais par trop de rancune accumulée, et notre éminent Ministre de la Défense en apportera la réponse cinglante : Plutôt crever !

 J'apporte mon soutien à Emmanuel Macron, mais je reste toujours socialiste.

Allons donc, Le Drian, se faire le porte-voix de Hollande par un beau croc-en-jambe à l'honneur est une chose, assumer cette ignominie devant le Tribunal de l'Histoire en est une autre. Merci bien de nous rappeler que la primaire du parti socialiste n'était jamais qu'une belle pantalonnade où, seuls Hamon, Valls et les électeurs de gauche s'y seraient laissés couillonner. Comme au grand-guignol, mais en moins cher avec la place à un euro à chaque représentation pour attirer plus de gogos. Plus une barbe à papa.

Hollande, ce rejeton de notre machiavélique Mitterand, bon vivant au demeurant mais contrôlant mieux sa police que son Premier savait qu'il n'avait pas toutes ses chances. Enfin, les rapports de police, vous savez, on l'aura trompé, il sévirait. Certainement :

- A la primaire, Monsieur. Allez-y cueillir le fruit de votre action ! Foncez, que diable ! 

Vous en êtes certain, Monsieur la Président ? Notre petit pied nickelé, démocrate du 49-3, par ailleurs émigré et curieusement champion entêté de la déchéance de nationalité pour les double nationaux, adulé des patrons pour sa loi du travail El Khomri, pas futé pour un sou mais à l'ego démesuré courut à la primaire pour y être plébiscité. Las, amer, il se retira sans aucun respect pour les électeurs, sa parole donnée et le pacte républicain de son  parti qui le contraignaient à soutenir le vainqueur.

Valls, on l'avait calmé. Ne restait plus qu'à régler son compte à Hamon. Pas gentil, entre camarades ? Pratique normale en pays socialiste. Le pourquoi de cette vindicte ? Mais, parce qu'en démissionnant du gouvernement, ce ministre frondeur avait ouvert une brèche pour saborder le "Hollandia" qui n'avait point besoin de ce coup de grâce tant il était vermoulu.

- Le Drian, fous-moi en l'air ce gros conhil. Hors de mon navire. Pas de ça dans la Marine.*  

Facile à dire, mais comment procéder ? En siphonnant les voix socialistes pour Macron tout en déculpabilisant les députés, sénateurs, maires des grandes villes, ces social-traîtres qui se déshonoraient jusqu'alors en ne soutenant pas Hamon. Primo, aider le naïf Macron, secundo le déboulonner en montrant toute sa fatuité, et ainsi sauver le Parti Socialiste.

*Ndlr : maître Conhil, et son nom actuel de Lapin, interdits car l'animal rongeait même la coque en bois des nefs. Comme Hamon.


- Vrai ! Pas de femmes dans les équipage, et donc pas de conhil. Mon beau-frère...  
- Mais, non, René. Tu te trompes, rien à voir ! Toi, tu parles de mixité dans un lieu exigu pendant trop longtemps qui pose toujours de sérieux problèmes, d'où l'interdiction ancienne des femmes sur un navire. Ou alors, confinées en cabine. Demande à Rolando.

En 2012, Le Drian se mit au service d'un mauvais maître, l'amitié excusant parfois la bêtise quoiqu'il ne faille pas tourner bien rond dans sa tête pour aider Macron, ce pacha inexpérimenté qui ne distingue ni la gauche de la droite, qui nous fait de sa belle gueule et de sa jeunesse les seuls argument de son programme politique et qui n'attire sur son radeau que des rats, une première sur un tel esquif de fortune. A quoi pouvait-il bien penser, notre cher ministre ? A sauver sa couenne en sautant sur le Radeau de la Méduse ? Dans l'immédiat, bien joué mais, pour la postérité, Jean-Yves tu deviendras le Rat des rats qui, comme toi ne pensent qu'à sauver leur peau. Désastreux.
Oui, et déprimant sauf à considérer que nos responsables, au service de la Nation nous sont indispensables et, comme dans un naufrage, sauve qui peut et tous aux chaloupes ! Les femmes, les enfants d'abord, le capitaine, le lieutenant le barreur, le bosco, le mécanicien ensuite! Le reste de l'équipage ? L'avait qu'à prévoir plus de chaloupes. Les passagers ? L'avaient qu'à pas monter sur un tel rafiot pourri.

Américo me signale un oubli et demande réparation. Dont acte : effectivement, Jean-Yves, bien trop nombreux à bord, avec tous ces ratasses, soit la Méduse à Macron sombrera sous votre poids, soit vous vous entre-dévorerez pour l’alléger en bénéficiant ainsi de plus d’espace et de portefeuilles ministériels à pourvoir. Ne resteront donc que les plus forts que Macron devra bien satisfaire pour ne pas être bouffé à son tour. Si c'est par toi, ne le préviens surtout pas, je t'en conjure.

Tu es intelligent : tu réaffirmes ton socialisme et pourtant tu ne soutiens pas le vainqueur de votre primaire. Bravo pour le spectacle. Ta démarche ressemble à celle de Manuel VALLS qui s’est mis "en réserve" du pacte républicain, se déshonorant à l'occasion, ne respectant ni sa défaite, ni ceux qui ont voté pour le vainqueur. Pour faire bon poids, et croyant nous leurrer sur sa duplicité, ce faux-frère socialiste affirme qu’il n’aidera pas Macron, signifiant ainsi qu’il attend tout de lui.
Et notre petit VALLS qui espère toujours, lui qui s’est ingénié à se rendre détestable de tous et de Macron en particulier n'a plus aucune marge de manœuvre pour le rejoindre car, toi et Hollande lui avez coupé l'herbe sous les pieds. Pas gentil, Le Drian pas beau non plus. Mais, n'est-ce pas de l'excellente politique ?

Savais-tu, mon cher ministre de la Défense, et donc de la Royale qu’un mutin mérite toujours la corde ? Tu t’en es ouvert à Hollande et au Secrétaire du Parti socialiste qui t’ont rassuré :

- La corde pour un, pour deux mutins, on ne dit pas. Avec la fuite panique des responsables, les vergues du navire socialiste n’y résisteraient pas. Rejoindre Macron, pourquoi pas ? Un social-traître ? Préférable à Hamon, un pénible qui a démissionné du gouvernement pour nous mettre des bâtons dans les roues à aubes. Impardonnable, aussi fonce, Le Drian, crénom de Nom. Vas-y, ma poule* !

*Ndlr : Que ceux qui auraient lu : "A dada, mon poulain", veuillent bien revenir au texte.

Mon cher Le Drian, tu es fin politique, aussi méfie-toi de ne jamais le laisser paraître. Joue plutôt sur les affects. Rassure Macron qui, parce que lui aussi, traître un jour, traître toujours pourrait croire que tu finiras par le trahir pour lui chiper son Radeau Foutoir. Comment t'y prendre ? Simple en lui disant que c'est à la demande de Hollande que tu le soutiens, déjà qu'il le sait, tu ne risques rien.  

- Comme la corde soutient le pendu ? Ne démens pas, traite-le en bon mot. Riez-en ensemble, les puissant adorant que l'on prise leur humour, surtout quand ils n'en possèdent pas. Mais, non, rigole, Macron n'est pas un puissant. Laisse-le à ses illusions.

- Hollande et les socialistes, dont je suis la partie visible de l'iceberg t'appuient. But, keep our secret secret !*

Surtout, Jean-Yves, pas d'humour gratuit en associant iceberg à Titanic. Macron risquerait de tiquer grave. 

*Ndlr : Goûtez-moi ce beau tour de salaud de Hollande réservé aux socialistes qui l'on abandonné au milieu du gué. Mais, chut ! "Keep my secret secret".

Mon conseil, Le Drian ? Elimine tous les rats socialistes du Radeau, négocie avec la droite, traite Valls comme il se doit puis n'exige jamais que le Ministère de l’intérieur, et pas plus car, qui commande à la police se hisse sur le marchepied du pouvoir suprême. Ensuite ? En fin stratège, fais la misère à Macron, ce pied tendre. Non, mais. Pour qui se prend-il ?
On pourra toujours te reprocher de trahir les idéaux de Jaurès, mais Mitterand, Hollande, Valls et le Parti socialiste en eurent-ils jamais ? De mépriser Hamon et le vote démocratique ? C'est de bonne guerre et, n'as-tu pas reçu la bénédiction du Grand Timonier de France, pas pour longtemps, il est vrai et ça urgeait d'aider Macron, ce jeune tout droit sorti de l’opéra-bouffe, de la banque et de l'argent virtuel qui se targue de politique et aura été le premier à trahir Hollande et Valls. Deviens son confident mais laisse le mariner avec les petits rats de son Radeau de la Méduse puis...
...chante avec moi : 

- La victoire, en chantant, 
Nous ouvre la carrière... 
Et de la France
Soyons le Président.
Oui, en 2022 tu en es capable. Le pied !

- Capitaine, j’accepterai bien un strapontin, un pouf à la rigueur… disait l’un des social-traîtres à Emmanuel Macron, quitte à faire la dame-pipi à l’Elysée.
Mais, ils furent trop nombreux et pas fiables pour un sou. Réponse amusante de Macron ?
- Au Paradis. Mais, au paradis il n'est aucun fauteuil, encore moins de strapontin, mon cher. Et puis d’abord, là-haut, on ne fait plus ni pipi ni caca.
Pas en France où la politique pue de plus en plus. Merci qui ? Merci Hollande, merci Valls, merci Le Drian et encore merci à tous nos social-traîtres !

Au moins Macron qui n'a pas encore eu, à notre connaissance le temps de traîner quelques casseroles tiendra-t-il correctement ses engagements, et pourra ajouter :

- Le Drian, n’oubliez pas de passer à la caisse retirer vos douze deniers ! Et le lacet de la bourse qui va avec. Si vous en ferez bon usage ? Oui, vous le savez car le remord commande toujours à laver le déshonneur !

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